Routes départementales : quand la satisfaction des usagers devient un levier stratégique

Route de campagne credit Pexels Jack redgate

Routes départementales : quand la satisfaction des usagers devient un levier stratégique

À l’heure où les restrictions budgétaires s’imposent aux Régions, départements et autres collectivités, la question du maintien de la qualité des services publics se fait de plus en plus pressante. Parmi ces services, certains sont si intégrés au quotidien des Français qu’ils en deviennent invisibles. C’est le cas de l’entretien des réseaux routiers départementaux, une mission pourtant cruciale, mais souvent méconnue du grand public. Combien d’usagers savent précisément quelles routes départementales ils empruntent chaque jour ? Très peu.

Pourtant, les réseaux routiers constituent un pilier de la mobilité quotidienne. Qu’il s’agisse des trajets domicile-travail, des déplacements professionnels ou des loisirs, ces infrastructures jouent un rôle clé dans la fluidité et la sécurité des transports. Selon le rapport 2023 de l’Observatoire National de la Route [ONR], 90 % des déplacements en France s’effectuent sur la voirie routière. Ces infrastructures sont donc un maillage essentiel qui relie les territoires entre eux, que ce soit par des routes nationales, départementales ou communales.

L’état préoccupant des infrastructures routières

Malgré leur importance, l’état de ces infrastructures se dégrade dans de nombreuses régions. Le rapport de l’ONR met en évidence un chiffre alarmant : 19 % des routes non concédées [routes nationales et autoroutes gratuites] et environ 10 % des routes départementales sont en mauvais état. Les causes sont multiples : vieillissement des infrastructures, usage intensif, mais surtout manque d’investissement face aux contraintes budgétaires croissantes.

Les conséquences d’une dégradation des routes ne se limitent pas à une moins bonne qualité de circulation. La sécurité des usagers en pâtit également. Les routes en mauvais état peuvent provoquer des accidents, endommager les véhicules, et nuire à la qualité de vie des habitants en ralentissant les temps de trajet. La question de l’entretien devient donc non seulement un enjeu de confort, mais surtout de sécurité publique.

Le défi environnemental : transports et artificialisation des sols

L’entretien des infrastructures routières ne se limite pas à un enjeu de mobilité. Les collectivités doivent également faire face à une pression environnementale croissante. Le réseau routier est responsable d’une part importante des émissions de gaz à effet de serre, en raison de la prédominance du transport routier dans les déplacements quotidiens. À cela s’ajoute l’artificialisation des sols, qui, en raison de l’étalement urbain et de la construction de nouvelles infrastructures routières, menace la biodiversité et contribue au dérèglement climatique.

Les départements doivent donc jongler entre la nécessité de maintenir en bon état les infrastructures existantes et l’obligation de limiter leur impact écologique. L’amélioration de la qualité des infrastructures peut aussi se faire en faveur de la transition écologique, par exemple en intégrant des matériaux durables et en optant pour des techniques de construction à plus faible impact carbone. Certains départements expérimentent déjà des revêtements routiers innovants, capables de réduire l’empreinte carbone de la voirie.

Mobilités douces : un enjeu prioritaire pour les collectivités

La question des mobilités douces — vélo, marche à pied, transports collectifs — s’inscrit aussi dans cette dynamique. De plus en plus de collectivités investissent dans des aménagements pour favoriser les déplacements à vélo ou à pied, considérés comme essentiels dans le cadre de la transition écologique. Ces modes de transport, moins émetteurs de carbone, sont également une réponse aux problématiques de congestion et de pollution dans les zones urbaines et périurbaines.

Dans ce contexte, les baromètres de satisfaction permettent de mieux comprendre les attentes des usagers en matière de mobilités douces. Ils mesurent notamment la qualité et la sécurité des aménagements cyclables, les infrastructures de transport public et les besoins en termes de connectivité entre les différents modes de transport. Ce retour d’information est crucial pour adapter les investissements en infrastructures tout en répondant aux enjeux environnementaux.

Le défi du financement : investir au bon endroit et au bon moment

Dans un contexte de budget contraint, les départements sont confrontés à un dilemme : comment entretenir leurs infrastructures avec des ressources limitées, tout en répondant aux besoins grandissants des usagers ? Ce défi implique une rationalisation des dépenses, ce qui nécessite des outils performants d’évaluation et de priorisation des travaux d’entretien.

C’est ici qu’intervient le baromètre de la qualité des routes. Ce dispositif permet de mieux comprendre la perception des usagers et d’analyser la qualité des routes sous différents angles : état du revêtement, signalisation, sécurité, gestion des flux de circulation, etc. En combinant ces données avec des indicateurs techniques, les départements peuvent optimiser leurs investissements en concentrant les efforts sur les portions stratégiques, où l’amélioration aura un impact significatif sur la satisfaction des usagers et la fluidité du trafic.

Une approche méthodique pour des résultats concrets

La méthodologie de ce baromètre repose sur plusieurs phases : la collecte de données via des enquêtes auprès d’un échantillon représentatif des usagers [automobilistes, motards, cyclistes], l’analyse de la perception de la qualité du réseau, puis l’élaboration de leviers d’action. Cet outil prend en compte des critères aussi bien techniques [revêtement, signalisation] que subjectifs [ressenti des usagers en matière de confort et de sécurité].

Le recours à ce baromètre permet de passer d’une approche purement technique à une gestion plus fine et plus ciblée des infrastructures. Par exemple, un département pourrait constater que les usagers jugent prioritaire l’entretien d’une route départementale desservant des zones industrielles ou touristiques, alors qu’un autre secteur, bien que techniquement plus dégradé, n’aurait qu’un impact limité sur la mobilité locale.

L’accompagnement de Qualitest : transformer les données en actions opérationnelles

C’est dans cette démarche proactive que Qualitest s’inscrit, en accompagnant les départements dans la création et la mise en place de ces baromètres. En collaboration avec les départements, Qualitest élabore des enquêtes personnalisées pour s’assurer que les spécificités locales sont bien prises en compte. Ce travail d’accompagnement inclut non seulement la conception des questionnaires, mais aussi l’analyse des résultats et la formulation de recommandations stratégiques.

L’objectif est simple : fournir aux départements les clés pour améliorer leurs infrastructures en fonction des besoins réels des usagers, tout en optimisant l’utilisation des budgets. Grâce à ce baromètre, les collectivités peuvent prendre des décisions éclairées, en priorisant les investissements sur les zones les plus critiques, mais aussi en valorisant les efforts déjà accomplis.

À l’heure où la question des infrastructures est plus que jamais cruciale pour la mobilité durable et la compétitivité des territoires, ces baromètres de satisfaction constituent un outil essentiel pour une gestion efficace et transparente des ressources routières, tout en répondant aux défis environnementaux.

Pierre Ulmer Chargé d'études

Pierre est spécialisé dans les problématiques liées à la formation, l'emploi et à la qualité de vie au travail. Après plusieurs années dans la grande consommation en tant que chef de secteur et consultant marketing, Pierre accompagne depuis plus de 6 ans plusieurs comptes institutionnels et privés dans l'élaboration d'études ad hoc sur ses thématiques de prédilection.

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